Revue n° 08Janvier 2008

Solutions pour bâtiment intelligent

couverture numero 08
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Editorial

2008 … Une année décisive ?
Si les grands programmes de constructions poursuivent leur élans dans d’immenses chantiers, déjà entamés à travers le territoire national, notamment ceux des travaux publics, d’autres projets structurants sont toujours en souffrance ; ils sont liés à des secteurs hautement stratégiques : l’habitat, l’urbanisme, le transport, le tourisme, et bien d’autres … Beaucoup de projets, toujours en gestation, ne parviennent pas encore à démarrer réellement.

 

Après les élections communales, rien n’a changé dans les prérogatives des élus, la décentralisation et la démocratisation de la gestion des collectivités locales n’est apparemment plus d’actualité. Annoncé en grandes pompes, les nouveaux codes communal et de wilaya n’ont pas encore vu le jour. Les élus et maires de communes, n’ayant ni les moyens financiers de leur politique ni même la liberté d’action, restent toujours tributaires des décisions de l’administration. Les responsabilités sont toujours aussi diluées, et l’on s’étonne qu’il n’y ait pas de résultats durables appréciables par les citoyens. Ces derniers affrontent les effets sociaux d’un pouvoir d’achat en constante dégradation dans un cadre de vie des plus affligeants.
Nous avons rencontré le maire d’Alger-centre M. Tayeb Zitouni qui, dans un entretien, nous fait partager sa grande difficulté à faire passer des projets structurants indispensables pour la cohésion du territoire de cette ville capitale. En effet la multitudes des paramètres, s’ajoutent les contraintes administratives nombreuses, mais ce qui rassure c’est que la matière grise est au rendez-vous. Il suffit de libérer cette énergie créatrice et avancer en confiance avec l’apport de tous les acteurs concernés, en premier lieu les citoyens qui, eux, revendiquent plus de volonté et d’audace dans l’action de la part des gestionnaires de l’urbain.
Il est question aussi en ce début d’année d’action citoyenne pour la sauvegarde de notre patrimoine architectural et urbain, précisément celui de la période coloniale. Le concept de “vieux bâti” semble être utilisé comme raccourci pour justifier les destructions futures de plus de 70 bâtisses au niveau de la capitale, une légèreté de ton qui ne nous a pas laissés indifférents. Il y a, comme il est souvent le cas, ceux qui crient à la manipulation. Mais il y a aussi ceux qui poussent à la réflexion sereine et professionnellement responsable. Une divergence de point de vue ne doit pas empêcher le dialogue : et si c’était juste le cri de détresse d’une nouvelle génération de cadres et de professionnels qui aiment jalousement leurs pays, si c’était juste pour provoquer un débat de fond pour se prémunir contre la politique du fait accompli ? En tout cas, cette action fera date. Le dossier est ouvert, et tous les aspects de la question devraient être discutés, aussi bien ceux liés aux aspects de mémoire des lieux, de cohérence de l’image cognitive, de l’intégration urbaine, de l’harmonie de composition urbaine et des modes d’usages des espaces, que ceux liés aux aspects techniques. La technologie dans le domaine de la réhabilitation du bâti ancien nous permet aujourd’hui de relever les défis les plus improbables, à nous d’en tirer profit.
“Solutions pour bâtiment intelligent”, c’est le titre du dossier que nous vous proposons pour ce numéro. Il fait suite à une journée technique que nous avons organisé en Juin dernier et qui fait partie d’une série de rencontres professionnelles que la revue “Vies de Villes” organise. Pour nous, c’est l’occasion d’exprimer l’importance de la prescription en architecture. Les architectes, premiers prescripteurs, doivent opérer des mises à jour régulières de leurs connaissances dans les domaines techniques les plus pointus où les nouveautés sont monnaie courante.
En exclusivité, plusieurs projets importants vous sont aussi présentés : le nouveau stade de Tizi Ouzou, le projet “Alger Médina”, le centre de criminologie de Bouchaoui ainsi que les cinq projets primés pour le concours de la Grande Mosquée d’Alger. Vous ferez aussi connaissance avec les lauréats de la “Charrette d’Or 2007” suite au concours d’architecture “spécial jeunes architectes” organisé par la revue. Nous remercions, au passage, toutes les personnes qui se sont inquiétées suite au retard que nous avons enregistré dans le planning de nos parutions, et à cette occasion nous tenons à rassurer nos abonnés : “Vies de Villes” se porte bien et dispose de l’énergie suffisante pour continuer le chemin.
A. Amrouche

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