Une renaissance artistique d’architecture: Un urbanisme de régularisation (3e partie et fin)

(page n°100, 6 pages)

Par Saïd ALMI,
Anthroplogue, urbaniste (Paris)

Dès son accession au gouvernement général, Jonnart recommande aux architectes de s’inspirer des édifices musulmans (1). Se faisant l’interprète du gouverneur général, Georges Guiauchain explique qu’il faut savoir «pénétrer (…) la philosophie des arts musulmans pour en dégager l’essentiel et la caractéristique». Les Européens ayant du reste leurs propres habitudes, leurs logis ne peuvent être exactement ceux des musulmans et «ne doivent pas non plus être les mêmes que ceux du Continent» (2). Plutôt que de s’arrêter aux formes donc, l’idée est d’aller au fond de cette architecture.

A la recherche d’une nouvelle architecture

Après toutes les imitations pratiquées systématiquement dès les premières constructions élevées pour l’établissement du Génie militaire et poursuivies avec les maisons Louis-Philippe, puis avec les maisons de rapport de la fin du XIXe siècle, on appelle à une innovation susceptible de provoquer une renaissance artistique et de préparer à «l’épanouissement d’un style approprié au climat et au caractère de l’Algérie». «Nous sentons tous, ajoute Guiauchain, qu’il faut en Algérie des formes architecturales d’un style spécial» (3).