Revue n° 04Février, 2006

Faire face aux risques majeurs en ville

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Editorial

Le 10 octobre 1980 ; 10 novembre 2001 ; 21 mai 2003 : sont des dates gravées dans nos mémoires ; elles nous rappellent des épreuves douloureuses. Il y a ceux, bien sûr, qui ont perdu des êtres chers, et ils sont malheureusement nombreux ; mais il y a aussi, celles et ceux qui s’emploient dans leurs fonctions à construire et à penser nos demeures et nos villes de manière plus sûre. Quand survient une catastrophe, et une fois le choc passé il s’agit d’affronter la réalité dans des moments de grande solitude et d’angoisse. On s’empresse alors de constater de visu les dégâts pour essayer de comprendre, de réfléchir et parfois, dans la douleur, de se remettre en cause. C’est à ce moment-là que l’on se rend compte de l’immense responsabilité qui nous incombe en tant que bâtisseurs, mais aussi de l’importance de chaque maillon de la chaîne du secteur du bâtiment qui a montré sa défaillance lors du dernier séisme de Boumerdès.

 

L’urbanisation rapide, la croissance démographique, la concentration des populations dans les zones à risque, le développement d’importants investissements, de projets stratégiques et l’industrialisation des villes constituent une cause de préoccupation croissante des pouvoirs publics, tous ces paramètres contribuent à accroître fortement le nombre de victimes et le coût des dégâts en cas de catastrophe. Aujourd’hui, une batterie de lois toutes récentes (04-05 ; 01-20 ; 02-08 ; 04-05 ; 04-20) vient combler le déficit en matière d’organisation du secteur du bâtiment avec une nouveauté : la loi 04-20 du 25/12/2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. Un début positif malgré des insuffisances que les spécialistes du domaine dénoncent, comme par exemple la notion de responsabilité qui n’apparaît pas clairement dans le texte ; un point sensible qui mérite à lui seul un important débat.
Dorénavant il faudra apprendre à gérer les risques, à réduire la vulnérabilité de nos constructions et de nos tissus urbains, à écouter plus attentivement l’avis des scientifiques et à diversifier nos connaissances, notamment sur les nouvelles technologies dans le bâtiment. Ce n’est que par une gestion rigoureuse et préventive des risques de catastrophes que nous arriverons à développer une culture de risque et une capacité de résilience de notre société. Notre invité M. Djillali Benouar – Professeur en génie civil à l’université de Bab Ezzouar (USTHB) et récemment primé par l’UNESCO pour ses travaux sur les risques majeurs – abonde dans ce sens. Il nous livre, dans un entretien passionnant, ses sentiments par rapport aux débats actuels sur le plan national et international concernant la gestion, la prévention et la réduction des risques.
Le dossier “Faire face aux risques majeurs en ville” est pour nous l’occasion de faire le point sur plusieurs types de risques qui nous guettent en ville, tout autant que sur des notions que l’on utilise souvent lors de survenue de catastrophes et qui mériteraient, à notre sens, d‘être plus amplement explicitées : accélération nominale, aléa, vulnérabilité, contraintes, contreventement, confortement, ductilité, effet de site, liquéfaction du sol, micro-zonage sismique, résonance, fréquences d’oscillation, servitudes de sécurité, résilience,

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