Passons à la maîtrise, et arrêtons de bricoler.
Ces dernières années, des classements des villes émergentes dans le monde sont réalisés par des cabinets conseils internationaux. Ces classements suivent le développement de l’activité économique, l’investissement, le capital humain, l’échange d’information, le rayonnement culturel, l’engagement politique, etc. Les villes algériennes paraissent très loin de tout cela, mis-à-part Alger, notre capitale, malheureusement tout le temps classée dans le peloton de queue, quelque soit le type d’études. Pourtant, récemment, et selon un sondage Ipsos commandé par Lafarge Algérie, près de neuf Algériens sur 10 se sentent «heureux» et sont même fiers d’habiter cette ville. Le plus étonnant est que d’autres classements moins médiatisés existent et dont le sérieux ne peut être remis en cause.
Les éditions Eurocom, en partenariat avec le MIPIM, viennent d’éditer un ouvrage à l’occasion du 25e anniversaire de ce salon considéré comme le plus grand rendez-vous des acteurs du développement urbain. Il y est proposé un focus intéressé qui cible 25 villes/monde et, surprise ! Alger a été choisie parmi les grandes métropoles ayant le plus grand potentiel de développement dans les années à venir. Comment devrions-nous prendre cette information ? Nous sommes tentés d’affirmer que la seule issue heureuse pour une ville comme Alger passe par la libération des énergies vives du pays et des initiatives quelles que soient leur provenance. L’Etat devrait peut-être se réserver plus à des tâches de planification et de contrôle. Il doit affirmer sa présence auprès des citoyens en écartant les entraves de l’administration qui, malheureusement, continuent de sévir par manque de confiance et absence de cohésion et de vision partagée. De cette vision, il en est question dans un dossier très instructif sur un sujet capital : «La maîtrise d’ouvrage». Comment réussir le montage des projets urbains ? Comment mutualiser les dépenses publiques ? Comment créer de nouvelles richesses ? Comment faire évoluer la citoyenneté ? Comment réussir des partenariats gagnant-gagnant ? Comment vivre dans le partage et la cohésion ? Autant de questions que nous avons voulu poser au moment d’une probable relance de notre économie…
Après dix années d’existence, ce numéro anniversaire de Vies de Villes est pour nous l’occasion de mettre en avant une nouvelle génération d’architectes qui nous a donné des raisons de garder espoir en l’avenir de ce pays. A l’occasion de l’organisation du concours de «la Charrette d’Or», ces jeunes ont réussi à résoudre un exercice pas simple, en seulement cinq jours de charrette non stop. Les résultats sont excellents, Nous vous laissons apprécier…
Et quoi de mieux que de fêter cet anniversaire en présence, à Alger, d’un Pritzger Price en l’occurrence M. Edouardo Souto de Moura, qui a eu la gentillesse, himself, de nous accorder un bref entretien. Cet architecte, qui, comme un magicien, transforme tout ce qu’il touche, même les plus improbables ruines délaissées. Anniversaire encore avec un excellent «Van Berkel» débordant d’ingéniosité dans sa réinvention du Guggenheim juste comme prétexte pour glorifier une marque de légende. Enfin, vous conviendrez que le goût du partage ne serait pas le même sans mettre en avant, comme à notre habitude, nos architectes et paysagistes qui, non seulement expriment leur talent, mais le prouvent à travers des réalisations inédites qui fixent ce niveau de qualité tellement recherché. Des plaisirs que nous voulons partager avec vous, amis et fidèles lecteurs.
De notre côté, nous profitons de l’énergie que vous nous transmettez sans que vous le sachiez, une énergie qui nous motive tout le temps et qui nous permet de vous donner encore et encore de la matière pour appuyer et alimenter votre talent.
Merci de continuer de nous lire